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Comment accompagner un jeune créateur d’entreprise sans réseaux et sans moyens ?

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« Comment accompagner un jeune créateur d’entreprise sans réseaux et sans moyens ? »

BurkinAction était invité à partager son expérience, le 08 octobre dernier, aux Rencontres Nationales de la formation professionnelle et la création d'entreprise organisées par Expertise France. Pour aller plus loin sur la question du panel qui était le nôtre « comment accompagner un jeune créateur d’entreprise sans réseaux et sans moyens ? », nous souhaitons ici apporter un complément de contribution.

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Par Djoari Ouoba, président et co-fondateur du BurkinAction, entrepreneur et consultant en finance et stratégie.

En introduction à cette thématique, il est important de rappeler que n’importe qui pourrait devenir entrepreneur mais que tout le monde ne le sera pas ou du moins très peu le seront.

Le meilleur moyen de le savoir est de se lancer. Et le meilleur moment pour se lancer est aujourd’hui. Car en tant que jeune, on dispose de la ressource la plus importante pour un entrepreneur : le temps.


Plus tôt vous vous lancerez, plus tôt vous ferez vos propres erreurs, plus tôt vous apprendrez de vos erreurs et plus tôt vous réussirez.
Car comme le dit très justement la dramaturge irlandais George Bernard Shaw :« le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreur, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois ».


L’entrepreneur vs le chef d’entreprise

L’entrepreneuriat trouve difficilement une définition sur laquelle tout le monde s’accorde.
Néanmoins, on peut tous s’accorder sur le fait que l’entrepreneuriat dans nos régions est essentiellement une réponse au déficit lié à l’employabilité et est surtout un entrepreneuriat de subsistance.

Afin de répondre à la question posée aux membres du panel d’ Expertise France, il est important de différencier l’entrepreneur du chef d’entreprise.

Un entrepreneur/start-upeur a besoin d’accompagnement pour sa création d’entreprise.
Sans moyens ni réseaux, il réduit drastiquement ses chances de devenir un jour un réel chef d’entreprise, donc un créateur d’emplois pour développer son activité.

Le challenge de son accompagnement réside dans la réalisation d’une étude de marché, la définition de son modèle économique, la validité de sa proposition de valeur, l’accès aux financements etc
Tandis que la question centrale pour un chef d’entreprise est celle du capital humain.

Si l’on veut inscrire les entreprises dans la construction d’un tissu économique burkinabè solide et durable, les réelles problématiques sont celles liées à l’employabilité.

Il faut investir dans le capital humain plutôt que dans les entreprises. Très peu d’entre elles en sont capables au Burkina Faso par faute de moyen et de vision.
Le défaut de gestion du capital humain (recrutement, rétention du personnel, création d’une culture d’entreprise, sentiment d’appartenance avec l’entreprise...) est l’une des raisons clefs de non performance de nos entreprises au Burkina Faso.
Nous faisons ainsi la passerelle entre l’entrepreneuriat et l’employabilité pour signifier à quel point l’un ne va pas sans l’autre.

Le capital humain assure le changement d’échelle de l’entreprise

En résumé, là ou l’entrepreneur a besoin de qualités intrinsèques (courage, détermination, résilience, et agilité) afin de construire son entreprise, le chef d’entreprise, lui, a besoin d’être entouré de personne clef/ressources et donc de savoir gérer le capital humain afin d’assurer la croissance de son entreprise et son changement d’échelle.

Cette position, singulière, de BurkinAction est le fruit de échanges au sein d’un réseau professionnel de personnes au service de l’employabilité.

La création même de la structure a été motivée par ces problématiques liées à l’employabilité (savoir être, soft skills, accès à l’opportunité, conseil...) et son existence n’est justement possible que par le dynamisme de son réseau.
Au-delà des échanges et débats d’idées il est important pour nous de prendre nos responsabilités et de nous incarner dans l’action.

Avec des projets résolument orientés solutions tels que le Ouaga Job Challenge.
Avec un site Web utile (www.burkinaction.com), grâce auquel des centaines de chef d’entreprise qui ont déjà réussi à trouver des talents dans la sous-région et à travers le monde.

Avec des rencontres organisées en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord qui ont motivé la création d’une vingtaine d’entreprises.

Au regard des enjeux de l’employabilité au Burkina Faso, il serait bien mal venu, pour nous, de prêcher pour notre propre paroisse. Nous faisons ici le plaidoyer du faire ensemble, fidèle au vieil adage africain : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

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